Palais Isle

Palais de l’Isle

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C’est incontestablement l’un des monuments les plus populaires de la ville d’Annecy. Souvent comparée à un navire de pierre fendant les eaux du Thiou, cette « maison forte », comme elle était parfois appelée, a été le siège de l’administration et la prison des Comtes de Genève avant de devenir le fief de la famille des Monthouz. C’est à la fin du XVIème siècle que ce bâtiment, qui abrite alors le tribunal, prend le nom de Palais de Justice de l’Isle.

Au XVIIIème siècle, le Palais de l’Isle, qui fait toujours office de prison, devient aussi un siège administratif. En 1864 une nouvelle prison est construite et le bâtiment devient un asile de vieillards jusqu’en 1880. Menacé de démolition pour construire des bains, le projet est finalement abandonné et le Palais de l’Isle devient une école de dessin pour les tailleurs de pierre et les charpentiers, puis une salle de gymnastique et d’hébergement, avant d’être finalement classé monument historique le 16 février 1900. Commence alors une série de campagne de restauration du palais, la dernière datant de 1983-1985.

Le parcours intérieur de l’édifice permet de retracer l’histoire du Palais de l’Isle et ses différentes fonctions. Au rez-de-chaussée se trouve l’aile de la monnaie, rappelant que les Comtes de Genève avaient le droit de frapper monnaie au XIVème siècle. Cette aile est séparée par un couloir de quatre cachots. Vers 1550 le Palais de l’Isle n’en comptait que deux. Ce nombre est passé à quatre au début du XVIIème siècle. Deux autres salles du rez-de-chaussée ont servi à la police pour l’hébergement des vagabonds de 1905 à 1955.

Dans le prolongement de l’aile de la monnaie se trouve le cabinet de l’ancien greffe royal, qui sert aujourd’hui d’accueil aux visiteurs. C’est par un escalier contemporain que l’on peut accéder au premier étage, et trouver l’ancienne petite salle d’audience où les juges interrogeaient les criminels, précédée de trois cachots. La grande salle d’audience du tribunal est la pièce la plus ancienne du palais. Le mur sud de la pièce est remarquable par la taille des blocs de pierre, semblables à ceux de la façade extérieure de l’aile de la monnaie. Les plafonds des deux grandes salles du premier étage datent du XVIème siècle. Au début du XXème siècle, on a découvert des traces de peinture sur les poutres maîtresses du plafond de la salle d’audience malheureusement en trop mauvais état pour être conservées.

Depuis la deuxième salle d’audience, on accède au réduit des latrines. Cette pièce est remarquable de par la présence de la pierre tombale du chanoine François Voisin (XVIIIème siècle) provenant de l’église du Saint-Sépulcre. Utilisée comme matériau de construction, elle a été positionnée à l’envers, ce qui rend la lecture de l’inscription assez difficile.

Le deuxième étage, dédié aux expositions temporaires, est accessible par l’escalier en vis. Dans la première salle, une très belle cheminée en molasse grise est conservée. Dans la seconde, donnant sur le Thiou, on trouve un ancien placard mural, complété d’une feuillure et percé de trous pour les gonds.

La cour intérieure a été aménagée en 1906 en dépôt lapidaire (de pierres). On trouve à gauche de la porte d’entrée de la chapelle la pierre tombale de Jean-Baptiste Simond, qui exerça les fonctions de juge – mage de 1729 à 1748 au Palais de l’Isle. Une meule de granit provenant de l’ancienne poterie Hertz et un fragment de l’ancien réseau d’égout de la rue Royale aménagé au début du XIXème siècle, sont également exposés dans la cour intérieure.

La chapelle ferme la cour côté lac. Un texte de XVIIème la décrit ainsi : A la proue du bâtiment est une chapelle dans laquelle se célèbre la messe, laquelle les prisonniers peuvent entendre des fenêtres… au dessous est une petite réserve à poissons, c’est un bâtiment agréable et commode pour tel exercice.

Palais de l’Isle

Les façades du Palais de l’Isle sont tout simplement remarquables. La façade de la cour d’entrée s’orne d’une tour quadrangulaire qui abrite un viret, un escalier à vis désigné par ce nom local dans les textes. Deux ouvertures éclairent l’escalier. Deux arcs en anse de panier ouvrent la façade. Au rez-de-chaussée, le « banc du droit » se trouve là où les actes judiciaires étaient prononcés. Les armes gravées du Duc de Nemours fournissent un élément pour dater cette façade, qui correspond aux dernières transformations de la maison forte, devenue palais de justice. Au début du XXème siècle, un fragment de la pierre tombale de Louis de Pingon, conseiller et écuyer du Duc de Savoie mort en 1482, a été placé sur la façade.

L’aile de la monnaie, édifiée au XIVème siècle, est construite avec de gros blocs de roche conservant la trace de trous de louve, un outil nécessaire au levage des pierres de taille.

La plus grande des ouvertures du rez-de-chaussée est celle de la cuisine du geôlier. On peut remarquer une pierre sous la fenêtre portant une dédicace au dieu Mercure, et provenant probablement d’un monument antique.

La tour, ou « maison », est sur la façade nord du palais de l’Isle. Composée de galets de rivière, de petits blocs calcaires et d’éclats de molasse, elle se dresse sur l’emplacement d’une construction plus ancienne. Les banches (banque, comptoir), ont été construites dans la seconde moitié du XVIème siècle, pour loger les bureaux où se traitaient les affaires, les contrats et les conciliations.

Ouverture :

Du 1er octobre au 31 mai : Tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Du 1er juin au 30 septembre : Tous les jours de 10h30 à 18h, sans interruption.

Fermeture du Palais de l’Isle : dimanches et lundi de Pâques, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre, 25 décembre et 1er janvier. Les musées ne délivrent plus de billet d’entrée 45 minutes avant la fermeture.

Tarifs :

Les tarifs du palais de l’Isle :

Plein tarif : 3,50 €
Tarif réduit : 1,30 €
Tarif de groupe (+ de 5 personnes) : 2,50 €

L’entrée est gratuite le 1er dimanche du mois et du 1er au 31 mai.


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